[Chronique] Nous les menteurs de E. Lockhart

ob_605056_9782070663132-1-75Paru aux Editions Gallimard – 273 pages

resumeUne famille belle et distinguée. Une île privée.
Une fille brillante, blessée ; un garçon passionné, engagé.
Un groupe de quatre adolescents – les Menteurs – dont l’amitié sera destructrice.
Une révolution. Un accident. Un secret.
Mensonges sur mensonges.
Le grand amour. La vérité.

MONAVISV2Ce n’est pas une lecture toute récente, j’ai mis du temps à vous faire ma chronique. Pourtant j’ai adoré ce livre, mais je voulais vraiment avoir du recul dessus avant de vous en parler. Parce que ce livre vous met une bonne claque et qu’il faut le temps de digérer le tout. Ce livre vous retourne le cerveau. Alors que vous pensez lire une simple saga familiale dans un cadre estival idyllique, le mystère s’épaissit, les questions et trous noirs s’accumulent et on se retrouve dans une ambiance thriller pesante mais jamais angoissante pour autant.

Chaque été la riche famille Sinclair se réunit sur une île privée, dirigée par le grand-père, personnage détestable et manipulateur. Sur l’île chaque fille a sa propre maison. Mensonges, jalousies, rivalités sont au programme entre les sœurs qui n’hésitent pas à se servir de leurs propres enfants dans l’espoir de manipuler le patriarche et obtenir une plus grosse part du gâteau quand l’heure sera venue. C’est donc dans une ambiance malsaine et hypocrite que les 3 cousins et Gat (la pièce rapportée de l’histoire…) passent leur été chaque année. Ils se sont donné un nom de groupe : Les menteurs.

L’histoire nous est raconté du point de vue de Cadence, à l’été 17 et elle ne cesse de faire des allers retours ente le présent et l’été 15, l’été de « l’accident ». Cadence ne se souvient de rien, juste qu’elle a eu un accident et souffre d’amnésie à ce sujet. L’été 16 elle n’a pas eu l’autorisation d’aller sur l’île comme chaque année, on l’en a tenue éloignée. Cadence a une vision très cynique, très critique de sa famille et de leurs manipulations. Les zones d’ombres s’accumulent autour d’elle. On se doute que quelque chose cloche, que les adultes mentent et agissent de manière étrange mais les cousins sont solidaires et passent leur été ensemble, dans l’insouciance de l’adolescence et les émois des premiers amours, dans la promesse de toujours être unis et amis.

Nous avançons au rythme des souvenirs de Cady. Petit à petit certaines vérités sont dévoilées. Les membres de cette famille, du moins les adultes, sont méprisables, faux, leurs rapports semblent se limiter aux apparences et à l’argent. C’est une famille vénale qui ne semble pas vraiment se préoccuper du bien être des membres du Clan Sinclair. La fin est brutale. Une véritable claque. Nous apprenons la vérité sur l’été 15 en même temps que Cady, nous vivons sa prise de conscience, ressentons son angoisse et sa terreur à mesure que les souvenirs affluent. Quand vous refermez ce livre, vous avez du mal à y croire, et vous vous dites « Quoi » ?

Le style de l’auteur est singulier, parfois déroutant, usant de métaphores, de sarcasmes mais est extrêmement addictif et vous emporte jusqu’à l’explosion finale sans que vous puissiez voir le temps passer. Un excellent roman jeunesse qui ravira aussi les adultes sans soucis.

enbrefUn roman qui sous ses airs d’été paradisiaque nous entraîne au coeur d’une saga familiale épineuse. Des mensonges, des jalousies et un drame. Un suspens ménagé et une fin brutale qu’on ne voit absolument pas venir. Une histoire qui marque, dont vous ne ressortez pas indemne, un roman inoubliable au style singulier. Bienvenue chez les Sinclair ce monde d’hypocrisie et de manipulation, venez-vous aussi plonger dans le cadre idyllique de leurs mensonges.

MANOTE17/20

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