[Chronique] Blackwood, le pensionnat de nulle part de Lois Duncan

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Paru aux Editions Hachette Collection Black Moon – 2015 – 271 pages

resumeA l’instant où elle pose les yeux sur l’imposant manoir gothique de Blackwood, le pensionnat où elle va passer l’année, un sentiment d’angoisse s’empare de Kit. Comme si un vent glacé traversait son cœur à chaque pas effectué vers la porte. Comme s’il y avait quelque chose de maléfique à l’intérieur des murs du pensionnat, perdu au milieu de nulle part. Lorsque d’étranges phénomènes viennent perturber son quotidien et que les trois autres pensionnaires se mettent à développer des talents artistiques incroyables, le malaise de Kit ne fait que s’intensifier. Hantée par une mélodie de piano, elle devient somnambule et aperçoit d’étranges silhouettes dans les couloirs sombres. Bien décidée à mener l’enquête, Kit découvrira que certains secrets feraient mieux de rester enfouis… car ils dépassent tout ce que la raison peut appréhender.

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Je vous chronique ce livre aujourd’hui dans le cadre de ma sélection frissons mais nous passons cette fois-ci à la sélection « moyens frissons ». Pas pour les plus petits mais ce n’est pas effrayant non plus enfin on voit cela de suite ci-dessous.

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Kit n’est pas très enthousiaste à l’idée d’être livrée à elle même en pensionnat pendant que sa mère part pour un long voyage de noces en Europe. Au début le projet l’excitait car elle pensait que sa meilleure amie, brillante élève viendrait avec elle. Cette dernière n’ayant pas été retenue, Kit va devoir se confronter à de nouveaux élèves et tenter de tisser des liens. Mais à peine arrive-t-elle sur place qu’une drôle de sensation s’empare d’elle. Certes les lieux sont sublimes, les enseignants, bien que très peux nombreux semblent sympas et même charmant en ce qui concerne le professeur de musique mais Kit ne peut s’empêcher de sentir ce lieu comme maléfique. Première arrivée sur place elle attend avec impatience les autres élèves. Surprise, elle ne seront que 4. C’est alors que de drôles de choses se passent dans le manoir, que les comportements changent, que des dons artistiques se révèlent subitement aux jeunes femmes, que des secrets s’installent…rendant peu à peu les lieux terrifiants. Kit est bien décidée à comprendre ce qu’il se passe, pourquoi elles ont été choisies elles. Et elle n’est pas au bout de ses surprises…

On est donc dans une histoire captivante qui se lit très rapidement et qui va installer une tension progressive de manière subtile. Les événements venant perturber les jeunes femmes s’installent graduellement, en douceur, de même que leur prise de conscience. Les quatre jeunes femmes sont très différentes mais réalisent rapidement leur principal point commun. Toutefois, il leur est difficile de croire en ce qu’elles voient. Derrière le somptueux décor de Blackwood se cachent des événements étranges, des phénomènes se manifestant différemment pour chacune des jeunes filles. Quel est le secret de ces lieux ? Qui est réellement Madame Duret ? Peut-on se fier à la française et son fils ?

L’intrigue est bien mise en place à l’aide d’une plume fluide et élégante et l’édition présente est moderne (ce sont des ados génération facebook et sms, la première version du roman était des années 70 et fut remaniée il y a peu). On peut regretter cependant un manque de développement des phénomènes et de la machination en place qui aurait pu pourtant instaurer une angoisse plus importante. Il y avait matière à développer le sujet, tout comme la fin du livre aurait pu être plus approfondie avec plus de rebondissements. Toutefois, c’est un excellent moment que nous passons avec le récit de Lois Duncan et au sein de l’impressionnant pensionnat de Blackwood. L’auteur a su créer des personnages très différents, notamment les 4 jeunes femmes (et vous comprendrez l’importance de ces différences en lisant le livre) tout en créant une certaine unité. Le corps enseignant est quant à lui…suspect mais captivant, avec la soif d’enseigner mais pas seulement…je n’en dis pas plus pour préserver le mystère et la révélation finale explosive. On pourra également apprécier la plume de l’auteur pour sa capacité à créer une ambiance au sein de Blackwood qui s’avère plutôt sombre, pesante, voir oppressante.

L’enquête que va mener Kit est rythmée et nous incite à faire tout un tas de suppositions, les pistes sont brouillées pour notre plus grand plaisir, si nous sommes amateurs de suspens. On ne s’ennuie pas une seule seconde et pour ma part j’ai dévoré ce livre en une soirée, incapable de le refermer avant d’en connaître le dénouement final que j’ai apprécié même si, comme je l’ai indiqué plus haut, il aurait mérité un peu plus de profondeur. On peut regretter également une fin abrupte, floue, un petit épilogue aurait été appréciable.

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Un récit surprenant et au style d’écriture fluide, addictif. La tension monte et les révélations se font sans jamais rentrer dans la peur mais en plongeant le lecteur dans une ambiance sombre et pesante. Dommage que le « concept » n’ait pas été poussé un peu plus loin. Une héroïne courageuse et convaincante et des personnages secondaires aux caractères bien dessinés. Bienvenue dans l’antre maléfique de Blackwood, saurez-vous deviner ses secrets ?

MANOTE

16/20

 

20 réflexions sur “[Chronique] Blackwood, le pensionnat de nulle part de Lois Duncan

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